Les varices des membres inférieurs

Qu’est qu’une varice ?

Les varices sont des dilatations accompagnées d’élongation des veines superficielles des membres inférieurs (appelées veines saphènes et plus fréquemment leurs branches) qui deviennent ainsi tortueuses. On différencie en fonction de leur aspect et de leur taille les télangiectasies (Figure 1A), les varices réticulaires (Figure 1B) et les varices de plus de 3 mm de diamètre (Figure 1C).Elles peuvent poser des problèmes esthétiques mais aussi être la cause de symptômes divers, voire de complications. Il s’agit d’un problème majeur de santé publique et de médecine générale puisqu’après 40 ans, 50% de la population présente des télangiectasies et/ou des varices réticulaires, 10-20% des varices vraies et 0.5% souffre d’ulcères.

 

Les veines profondes ne sont pas concernées par les varices mais peuvent être le siège de mauvais fonctionnements (formation de caillots ou phlébite) entraînant secondairement des varices.

 

Figure 1 : Différents types de varices présentées par les patients :

 

A : télangiectasies
B : varices réticulaires
C : varice

Pourquoi des varices ?

Les veines ont pour rôle de ramener le sang de la périphérie vers le cœur en luttant contre la pesanteur. Le sang est poussé vers le haut par différents mécanismes (mouvements musculaires du mollet surtout) et les veines sont pourvues de valves qui empêchent le sang de redescendre vers les pieds.

Les varices sont dues le plus souvent à une altération de la structure de la paroi veineuse entrainant une dilatation de la veine et un défaut de fonctionnement des valves qui induit un reflux.

Figure 2 : Fonctionnement des valves veineuses :

  • Valves  veineuses normales (Les 3 images du haut) : les valvules  sont affrontées (image de gauche) et laissent passer le flux  sanguin de façon ascendante (image du milieu) mais empêchent le  reflux descendant (image de droite),  
  • Valves veineuses anormales (les 3 images du bas) : les  valvules ne sont pas affrontées et les parois de la veine sont  dilatées (image de gauche) ; le flux veineux ascendant est  maintenu (image du milieu) mais il y a une fuite laissant passer un  reflux descendant (image de droite)

Qui est concerné ?

Les varices touchent plus souvent les femmes (36% versus 14% des hommes). Leur fréquence augmente avec l’âge, le nombre de grossesses et la station debout prolongée. Par ailleurs, il existe un facteur héréditaire certain (20% de risque d’avoir des varices chez les patients sans parents atteints, 44% si un des parents est atteint et plus de 70% si les 2 parents sont atteints).

Comment se manifestent les varices ?

Les symptômes varient en fonction de la position, de l’activité physique, de la température et des taux d’hormones chez la femme (accentuation avant les règles). Ils comprennent des sensations de gonflement, des lourdeurs de jambe, parfois un prurit (sensation de démangeaison), voire des douleurs. Ces symptômes prédominent en fin de journée et sont améliorés par la position allongée.

Les varices sont surtout localisées à la face interne du mollet et de la cuisse. Elles peuvent être associées à un œdème (gonflement) du membre s’aggravant en cours de journée. Des lésions de la peau peuvent être présentes au stade des complications.

Les varices sont elles dangereuses ?

Aux stades avancés de la maladie variqueuse des lésions variables et plus ou moins sévères d’irritation de la peau (dermite) peuvent apparaitre: dermite ocre (Figure 3A), eczémas, dermite de stase, hypodermite scléreuse, atrophie blanche voire ulcères veineux (Figure 3B). Ces lésions nécessitent une prise en charge spécifique et longue.

Le risque de thrombose veineuse superficielle (dite para-phlébite, par formation de caillots dans ces varices) est accru mais il s’agit d’une complication le plus souvent mineure, mais qu’il ne faut pas négliger car elle peut évoluer vers une phlébite (caillot dans les veines profondes).

Des rares hémorragies peuvent survenir sur rupture de varices spontanément ou suite à un traumatisme. Elles sont traitées simplement par surélévation du membre et compression directe mais nécessitent la prise en charge de la maladie variqueuse.

Figure 3 : Lésions de la peau pouvant compliquer les varices

A : peau infiltrée de couleur ocre traduisant un mauvais drainage veineux (dermite ocre),
B : peau qui finit par s’ulcérer (ulcère veineux).

Quels sont les principaux examens qui permettent d’explorer au mieux cette maladie ?

L’écho-Doppler est l’examen de base permettant l’exploration du réseau veineux et est indispensable avant tout traitement de varices. Il s’agit d’un examen non invasif, indolore et sans risque qui est réalisé en consultation. Il associe une échographie qui permet de visualiser l’anatomie des veines à un examen Döppler analysant la circulation du sang dans les vaisseaux (Figure 4)

Figure 4 : Comment fonctionne l’écho-Doppler veineux ?

  • Image  A : veine normale, de petit diamètre (flèche), sans reflux  enregistré sur la ligne de gauche,  
  • Image  B : veine anormale  dilatée, avec un long reflux enregistré  sur la ligne de gauche